Quelle contribution peut-on apporter à la mise en valeur de l’art contemporain dans un petit pays comme le Valais ? La réponse est complexe, difficile à formuler. En 1985, quelques fervents défenseurs l’ont pourtant apportée, en tout cas partiellement, avec de modestes moyens et en dehors de tout dogmatisme.
En effet, Jacqueline Pont, Joseph Blatter, Ignaz Mengis, Anton Nanzer et Jean-Jacques Zuber, sous la haute autorité de Gottfried Tritten, décidèrent de fonder une association dans le but de partager et de communiquer leur enthousiasme pour la création contemporaine. Et, en septembre de cette même année 1985, à l’Hôtel Terminus à Sierre, naissait ainsi officiellement Biz’Art, que Gottfried avait voulu comme Bis Art, c’est-à-dire une deuxième mouture de ce qu’il avait créé à Grimisuat, mais l’homophonie a voulu que ce Bis Art devienne Biz’Art. Tant mieux !
Tant mieux, parce que, effectivement, l’assemblage du départ était plutôt bizarre, ce qui faisait d’ailleurs tout le charme de cette petite société, dont les statuts limitent le nombre à trente-cinq. Ces membres, recrutés par cooptation, venaient de milieux professionnels variés mais partageaient tous un engouement pour l’art d’aujourd’hui. Ils partaient en voyage à Kassel, à Stuttgart, à Venise, à Amsterdam, ils allaient visiter des ateliers d’artistes, des expositions, ils s’empoignaient joyeusement aux assemblées générales et, chaque année, ils éditaient une gravure ou un multiple dont un exemplaire était statutairement réservé aux Musées cantonaux.
